Cerné de bois de pins, à la limite de la Louisiane, Bethlehem (Texas) n’a rien d’une métropole, c’est clair. Deux chiens qui se battent c’est un événement et tout ce qui occupe les gens là-bas c’est la religion.
Mère Harper, « une baptiste pure et dure mais gentille quand même » découvre, alors qu’elle arrose ses glaïeuls, l’image du Christ incrustée dans la moustiquaire de la porte d’entrée. S’ensuit un raz-de-marée de pèlerins en transe qui arasent son jardin. La vieille dame commence à perdre la boule tandis que le photographe de Bethlehem profite du filon pour vendre quantités de clichés du Christ-moustiquaire.
Madame Cunningham fait baptiser en douce ses deux petit-fils car ils ont péché en regardant la télévision. C’est Père Odon qui l’a dit, lors du prêche dominical. Son mari, passant outre menaces et invectives, avait installé un poste pour que les enfants regardent, le temps des vacances, leur série préférée : « Shérif, fais-moi peur ! ».
Hank et Dune, deux vigiles sont chargés de protéger des théologiens menacés par une bande de fondamentalistes qui leur promet de rôtir en enfer. Les deux lascars décident d’épier les conversations. Qu’est-ce que ça veut dire œcuménisme ? demande l’un. L’autre lui répond à sa façon…
En dix histoires très tendres et très noires Christopher Cook sort du néant une Amérique ignorée des romanciers. Celle des Blancs du sud, ouvriers ou chômeurs, peu éduqués, pétris de préjugés, vivant à la campagne ou dans de petites agglomérations, payés au salaire minimum, convaincus que la violence est une solution et fondus de christianisme. L’Amérique la plus archaïque, la plus contemporaine.
Bethlehem, Texas (French Edition), Rivages; Rivages / Poche edition (March 13, 2006).